Le jugement concernant le fait de faire beaucoup de dépenses et de manifester la joie la nuit d’Achoura

Publié le par Merry-Ranya Oummou Anâs wa Cyrine Oummou Louâye


La question :

 

-Beaucoup de familles chez nous suivent une coutume qui consiste à préparer un repas spécial (tels que le couscous avec la viande, Ech-Chekhchoûkha et autres) la nuit d’Achoura, soit qu’elles aient jeûné ou non. Quel est, donc, le jugement concernant la préparation de ce repas ? Et  quel est le jugement quant au fait d’accepter l’invitation à ce repas ?

 

 

La réponse :

  

Le jour d’Achoura est l’une des bénédictions du mois d’Allah El-Mouharram, et c’est le dixième jour de ce mois. En outre, l’adjonction du mois à Allah  démontre l’honneur et le mérite de ce mois, car Allah  n’adjoint à Lui que ses particulières créatures ; le Prophète  dit :

 

« Le meilleur jeûne après celui du mois de Ramadan est le jeûne du mois d’Allah El-Mouharram »[1].

 

 De plus, le caractère sacré de ce mois est antique et son mérite est très grand, car, dans ce même jour, Allah  a sauvé Moïse  et son peuple, et a noyé Pharaon et ses armées.

 

 De ce fait, Moïse  jeûnait ce jour en guise de remerciement à Allah . Les Koraïchites, aussi, le jeûnaient dans l’ère préislamique ainsi que les juifs ; alors, le Prophète  leur a dit : « Nous sommes plus méritants et plus dignes de Moïse que vous »[2].

 

 Ainsi donc, le Prophète  l’a jeûné et a ordonné de le jeûner. Par ailleurs, le jeûne de ce jour était obligatoire selon la plus valable et la plus soutenue des opinions des ulémas ; puis, il est devenu recommandé après l’obligation du jeûne du mois de Ramadan ; comme il est aussi recommandé de jeûner le neuvième jour afin de contredire les juifs qui ne jeûnent que le dixième jour.

 

 Quant à son grand mérite, c’est qu’il expie [les péchés] de l’année précédente. C’est cela qui est authentique dans la Sunna purifiée ; et à part le jeûne, rien n’est prescrit en ce jour.

 

Pour ce qui est, d’une part, des innovations d’Er-Râfida[3], tels que le fait de s’imposer la soif et de manifester la tristesse ou autres hérésies semblables au point qu’ils ont pris ce jour pour un deuil, et d’autre part, les innovations d’En-Nâssiba[4] qui manifestent la joie et la gaieté ce jour-là, en faisant des dépenses abondantes ; en effet, ni les uns ni les autres n’ont une origine sur laquelle on peut s’appuyer, sauf des hadiths inventés et fallacieusement attribués au Prophète  ou d’autres dont les chaînes de transmission sont jugées faibles et n’atteignent pas le degré de validité pour servir de preuve.

 

Cheikh El-Islâm Ibn Taïmia -رحمه الله- a bien élucidé ce sujet en disant : « …comme ce qu’a innové certaines gens qui suivent leurs passions au jour d’Achoura en s’imposant la soif, manifestant la tristesse et en se regroupant, et bien d’autres innovations que ni Allah  n’a prescrites, ni Son Messager , ni aucun des Pieux Prédécesseurs, ni aucun de la Famille du Prophète  ni autres (…) et cela était une calamité - le meurtre d’El-Housseyn  - à laquelle on doit faire face comme on le fait avec les calamités par l’invocation prescrite [ : « À Allah nous appartenons et vers Lui nous retournons » ].

 

 Néanmoins, certaines gens hérétiques ont innové, dans ce jour, des actes qui contredisent ce qu’Allah a ordonné de faire quand une calamité survient ; ajoutant à ceci le fait de calomnier et dénigrer les Compagnons  qui sont tout à fait innocents du meurtre d’El-Housseyn , ainsi que d’autres actes parmi ceux que détestent Allah  et Son Messager  (…) quant au fait de prendre les jours de calamité pour des deuils ; ceci, en effet, n’appartient nullement à la religion des musulmans.

 

 Ceci appartient, plutôt, plus à la religion de l’ère préislamique » jusqu’à ce qu’il a dit -رحمه الله-: « Certaines gens ont innové dans ce jour (le jour d’Achoura) des choses en se basant sur des hadiths inventés qui n’ont aucune origine valable comme : le mérite de faire les ablutions complètes en ce jour, de se farder les yeux [avec du kohl] ou de se saluer en serrant la main.

 

Toutes ces choses sont des actes hérétiques, et toutes sont détestables ; néanmoins, ce qui est recommandé est de jeûner ce jour-là (…) apparemment, cette invention s’est produite quand l’esprit fanatique est apparu entre En-Nâssibaet Er-Râfida ; car lorsque ces derniers ont tenu le jour d’Achoura pour un deuil, les autres ont inventé des textes incitant à faire beaucoup de dépenses en ce jour et à le considérer comme un jour de fête. Cependant, les deux sont erronés »[5].

 

Du reste, si nous savons que ce qui est prescrit en ce jour se limite uniquement au jeûne ; alors, il n’est pas permis d’accepter l’invitation ni de ceux qui le prennent pour deuil, ni de ceux qui le prennent pour fête ; car il n’est permis à aucune personne de changer, d’ajouter ou de rattraper quoi que ce soit dans la charia d’Allah  pour n’importe quelle personne.


Source :

http://www.ferkous.com
Cheikh Mohamed Ali Ferkous   (qu'Allah lui fasse miséricorde)

Publié dans Ramadan

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article